Commencer son potager sur sol vivant

C’est en automne que ça se prépare ! Je vous vois, vous étiez prêts à vous poser devant Netflix mais… c’est la meilleure des saisons pour commencer votre potager sur sol vivant. Pourquoi ? Parce que vous avez peu de cultures, voire des espaces totalement libérés dans lesquels vous allez pouvoir laisser se faire des processus de fermentation, d’humification qui prennent quelques mois. Au printemps, vous aurez un sol tout prêt pour accueillir les premières cultures de printemps.

C’est quoi un sol ?

Non, le sol n’est pas une matière inerte sur lequel vous posez des plantes. Vous les nourrissez à coups de gouttes à gouttes d’amendements, d’engrais sans prêter aucunement attention au sol dans leurs racines. Bah, tant que ça pousse me direz-vous. Oui.

Merci la révolution industrielle de nous avoir permis d’hériter de cette manière de penser.

Seulement voilà, à force de pratique peu respectueuses, nos sols se sont érodés, salinisés…

À lire aussi :

Bref, à force d’être considéré comme une vulgaire moquette à plantes, le sol finit par ne plus rien retenir : ni l’eau du ciel, ni les fameux engrais dont on doit augmenter les apports.

On l’a oublié mais le sol est le deuxième plus gros stock de carbone de la planète. En participant à sa destruction, nous contribuons au réchauffement climatique alors que, bien entretenu et bichonné, il finirait par nourrir vos plantes et vous n’auriez plus besoin de lui apporter du fumier ou du compost !

Définition « Un sol bichonné » : sol composé de plein de petits bichons mignons.

Pourquoi avoir un sol vivant ?

Avoir un sol vivant présente de nombreux avantages.

On parle de sol vivant quand, en plongeant votre main dans la terre (encore faut-il pouvoir le faire) vous entrevoyez des vers de terre, des cloportes et plein d’autres petites bêtes qui se baladent ! Toutes cette petite faune n’est pas là pour vous faire peur, c’est elle qui structure le sol !

Un sol vivant :

  • est structuré : c’est-à-dire qu’il laisse passer l’air (oxygène nécessaire aux plantes et aux petites bêtes) et qu’il retient l’eau ;
  • dégrade la matière organique qui lui est apportée pour en faire des minéraux absorbables par nos chères plantes ;
  • vous économise : plus besoin de le travailler (surtout pas malheureux), les petites bêtes le font à votre place. Vous pouvez contenter de leur apporter vos restes alimentaires et contribuer à diminuer de moitié vos poubelles ! Et hop, un geste en plus pour la planète. C’est une cercle vertueux je vous dis.

Comment reconnaître un sol vivant d’un sol mort ?

C’est bien joli tout ça mais en fonction de la qualité de votre sol, la préparation pour en faire un sol vivant pérenne ne sera pas la même.

Le test de l’eau

Prenez un bloc de votre terre et plongez-le dans l’eau (ça fera un escargot tout chaud).

  • Si votre bloc fond dans l’eau, qu’il se casse avec des angles : il est mort. Désolée, amen, il faut faire quelque chose.
  • À l’inverse, si votre bloc se tient, qu’il se casse avec des bords crénelés : il est riche en matière organique et est plus ou moins vivant, il ne demande qu’un coup de boost.

En résumé un sol avec de la vie est structuré (on peut y voir des galeries), de couleur foncé (témoin de la matière organique présente), présente des racines et la motte de terre se tient et présente des passages d’air. Un vrai immeuble pour les habitants du sol.

En comparaison, un sol mort c’est tout l’inverse, il n’a pas de galerie, pas d’air, peu de racines, est de couleur claire.

Créer un sol vivant pour les habitants du sol

Pour travailler sur sol déjà vivant, on va accompagner le sol pour que cette « maison sol » puisse se construire et se fortifier. Si le sol est mort il faudra repartir des fondations.

Dans les deux cas, on va nourrir grandement le sol au départ pour qu’il ait un bon taux de matière organique (c’est-à-dire un bon garde-manger pour les plantes, la faune du sol et les champipi). Ainsi toute la vie du sol pourra se développer. Ensuite, tous les ans nous veillerons à remplir le frigo (je vous laisse deviner comment, mais notre ami le paillage va devenir notre meilleur ami).

À lire aussi (et intensément) :

Sur un sol déjà fertile

C’est-à-dire que la maison sol est déjà là et que nous allons l’aider à se développer.

  • Étouffez les plantes déjà présentes. Contrairement au sol mort, des plantes sont sans doute présentes et il faudra veiller à ce qu’elles ne repoussent pas. Vous tondez et vous les étouffez avec l’apport de matière organique.
  • Décompactez une seule et unique fois. Cela n’a rien d’obligatoire mais en décompactant vous vous assurez d’apporter l’oxygène nécessaire à votre sol.
  • Vous n’êtes pas obligés de mélanger l’apport massif de matière carbonée et azotée (apports décrits ci-dessous). La vie du sol est déjà bien active et devrait pouvoir se développer pour s’en occuper.

Sur un sol mort

  • On ne le fera qu’une fois (et une bonne fois pour toute) : décompactez le sol.

Cette action va favoriser la vie du sol (qui a, comme nous autres humains, besoin d’air pour vivre). Mais ne recommencez plus car vous risquez de détruire les hyphes (les racines si vous voulez) d’un champignon qui produit une colle, la glomaline. Cette dernière contribue à la structure du sol, à la tenue de l’immeuble qu’on tente de construire.

  • Des amendements massifs de matière fraîche carbonée de : foin ou paille (sur 30 ou 40 cm), de BRF (10 cm), de broyat (de déchetterie: sur 20 cm) . Cette matière fraîche devra être incorporée mécaniquement (avec la grelinette par exemple) sur les 5 à 10 premiers centimètres du sol maximum. Voilà pourquoi il est préférable que vous optiez pour le BRF. Parce que mélanger 30 à 40 cm de foin ou de paille, ça n’a rien à voir… !

PHOTO TAS

Ha oui, ça fait un sacré tas à incorporer au sol !

Bon à savoir, la matière carbonée fraîche recrée le squelette microscopique du sol !

Hmmm mais pourquoi incorporer et ne pas laisser la faune du sol se servir sur le dessus du tas ? Pour accélérer le processus tout simplement.

Et la faim d’azote, on en parle ? Je suis sûre que ça vous dit quelque chose mais que vous n’y avez rien compris. Avec cet apport massif de matière carbonée, la faune du sol va énormément pulluler. Mais elle a besoin d’azote pour décomposer la matière carbonée que vous lui avez apporté. Elle prend donc cet azote dans les réserves du sol et une fois que les réserves sont épuisées, elles arrêtent de décomposer la matière et meurent. Leurs nombreux cadavres restituent à la terre cet azote qui lui manquait tant et le processus peut recommencer. Si vous voulez aller plus vite et éviter cette faim d’azote (qui fait perdre un peu de temps) je vous conseille d’ajouter à vos matières carbonées la même quantité de matière azotée (fumier, tonte…).

  • Donc ajoutez autant de matière azotée que de matière carbonée.
  • Une fois toute vos matières incorporées au sol, vous pouvez directement planter des engrais verts (des féveroles et de la vesce) que vous fertiliserez au compost.

Pourquoi planter ? Parce qu’un sol a besoin de racines pour vivre.

  • Paillez le tout, c’est prêt !

Grâce à cet apport massif, vous recréez toutes les conditions favorables à la construction d’un bel immeuble sol ET vous remplissez le garde-manger pendant un an avec ces matières carbonées.

Comment garder mon sol vivant le printemps venu ?

Au printemps toute vos matières se seront décomposées et vous pourrez couper ou coucher vos engrais verts et planter entre.

Un sol toujours paillé pour des plantes et un sol en bonne santé !

Vous n’aurez plus qu’à garder tout le temps votre sol paillé et veiller à ce qu’il soit toujours planté.

Note : 3 sur 3.

Un commentaire sur “Commencer son potager sur sol vivant

Ajouter un commentaire

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑

En savoir plus sur Crée ton abondance !

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture