Tout savoir sur l’oignon

Rouge, blanc ou jaune, l’oignon est une culture longue qui occupe la place au potager presque toute l’année, pour notre plus grand régal. Pourtant sa saveur forte et les nombreuses larmes versées lors de sa découpe ne nous ont curieusement jamais conduits à cesser sa culture : c’est sans doute parce qu’au fil des siècles il a toujours été bien plus qu’un simple légume !

Fiche de culture

Anatomie de l’oignon

L’oignon est une plante vivace qu’on cultive comme une annuelle pour récolter ses précieux bulbes. Ses feuilles vertes sont cylindriques et creuses. Le bulbe se compose de bases épaissies de feuilles s’imbriquant les unes dans les autres (les fameuses couches de l’oignon). La deuxième année, la floraison rondouillarde et violette apparaît sur une tige florale dressée et creuse présentant un renflement à la base.

Il y a plusieurs oignons et à chacun leur saison de plantation :

• Les oignons de printemps (les oignons blancs) se sèment de la mi-août à la mi-septembre pour être repiqués en pleine terre dès que les feuilles mesurent 15 cm et être récoltés d’avril à juin.
• Les oignons jaunes ou rouges dits de garde (parce qu’ils se conservent presque un an), se sèment de la mi-février jusqu’en mars, repiquez-les à la mi-avril au plus tard pour une récolte en juillet-août. Si vous partez de bulbilles plantez-les en mars-avril.

Mais pourquoi l’oignon s’appelle-t-il oignon ?

Au fil du temps, ce sont ses propriétés médicinales doublées de son goût irrésistible qui lui permette de coloniser rapidement le monde entier pour atteindre son apogée au Moyen Âge. Il devient alors symbole de souffrance à cause de son fort pouvoir lacrymal mais sa culture n’est pas pour autant délaissée, bien au contraire.

L’oignon est d’ailleurs loin d’être un légume qui laisse indifférent : oui, on le cuisine mais c’est prouvé, il fait pleurer ! J’ai testé pour vous certaines méthodes pour le moins farfelues :

• je porte des lunettes de natation (c’est non),
• j’utilise la hotte (le bruit me fatigue rien que de l’imaginer),
• j’allume des bougies ou je me mets près d’une flamme (mince, j’ai mis le feu à la maison),
• je tiens une allumette entre mes dents en laissant dépasser la pointe rouge ou un morceau de pain (je ne vois pas le rapport, mais j’ai la dalle, j’opte pour le morceau de pain),
• je tire la langue (prenez une photo, vite !).

Conseils de culture

• L’oignon aime les terres qui ont une bonne teneur en phosphore et en potassium. Attention tout de même il ne faut pas qu’elles soient trop riches. Un ajout de compost avant la plantation suffit.
• Attention à l’humidité qui fait pourrir le bulbe. Si votre terre est argileuse, installez vos oignons au soleil. Si vous cultivez vos oignons en automne ou en hiver plantez-les sur des buttes de 10 cm de haut.

Entretien

L’oignon est sensible et n’apprécie pas les sols trop riches en azote mais a besoin de phosphore et de potassium. Faites un apport de vieux compost très bien décomposé et complétez avec des engrais naturels riches en phosphore et en potassium :

• la cendre de bois apportera du potassium ;
• le patenkali (un engrais minéral) sera riche en potasse et en magnésie ;
• le guano de poisson riche en phosphore.

Comme l’oignon est un bulbe, il est sensible à la pourriture. C’est donc exceptionnel mais on ne paille pas nos oignons au printemps pour éviter que l’eau ne stagne à leur pied, on installera le paillage en été. Le travail de désherbage sera donc bien présent ainsi que le binage pour garder une terre bien aérée. Cela dit, votre oignon aura besoin d’être arrosé tous les deux à trois jours en été lorsque son bulbe se forme et que son grand feuillage est bien développé.

Pour la montée à graine il y a peu de risque sauf si vous partez des bulbilles. Pincez alors les tiges avec une pince à linge mais ne coupez pas la tige qui est creuse ce qui ferait rentrer des maladies.

Les maladies

Le principal ravageur de l’oignon c’est la mouche de l’oignon : Delia antiqua. On remarque sa présence souvent trop tard lorsque les feuilles de notre oignon sont rongées au cœur et qu’elles finissent par flétrir. Le vol de la première génération a lieu en avril-mai. C’est en cette période que les attaques sont les plus virulentes.

C’est une mouche qui est sensible aux odeurs fortes, donc vous pouvez la tenir éloignée en :

• lui proposant une infusion de derrière les fagots composés de tanaisie, d’ail et d’absinthe (votre cuisine aussi s’en souviendra, ouvrez grand les fenêtres !).
• plantant trois rangées d’oignon et une de carotte.
• lui mettant un voile anti insecte.

Côté champignons, c’est le mildiou qui l’emporte ! Vos pieds atteints se pareront de belles taches jaunes et allongées sur les jeunes feuilles qui finissent par sécher.

Éliminez les pieds atteints et pulvérisez de la bouillie bordelaise sur ceux qui restent pour prévenir une propagation.

En prévention, vous pouvez pulvériser du lait dilué ou une décoction d’une des cousines de l’oignon : l’ail. Soyez particulièrement vigilants en juillet si le temps est à la pluie.

Les variétés

Oignon blanc

• « Hâtif de Paris » : semi-précoce, très bon rendement et très rustique.
• « De Vaugirard » : oignon nacré bien rond et volumineux, particulièrement rustique.
• « Snowball » : tardive, forme très aplatie avec une bonne saveur.

Oignon rouge

• « De Brunswick » : tardive, bien ronde, chair ferme douce et sucrée.
• « Long de Florence » : demi-hâtive, forme allongée rouge violacé. Chair blanche et colorée de rouge à la saveur sucrée.
• « Red Baron » : précoce, produit des oignons ronds et rouges foncés. Saveur douce et sucrée.

Oignon jaune

• « Doré de Mulhouse » : variété qui se cultive sur deux ans. La première année pour récolter les bulbilles aériennes que vous replanterez en mars de l’année suivante. Ils deviendront des oignons de taille modeste à la belle écorce jaune cuivré.
• « Jaune Paille des Vertus » : productive et rustique, gros oignons semi-aplatis avec une chair bien ferme et blanche.
• « Sturon » : légèrement aplatie, saveur bien marquée ! Très bien adaptés pour la conservation hivernale.

Quand récolter ?

• Les oignons blancs semés en août-septembre seront récoltés de mai à juillet en frais.
• Les oignons rouge et jaune (de conservation) semés à la mi-février et tout le mois de mars, se récoltent en primeur deux mois et demi après la plantation (pour des oignons très doux, très frais) et jusqu’en juillet si vous souhaitez les conserver longtemps. Dans ce cas, laissez-les sécher au potager, vous pourrez très bien les conserver et les consommer plus tard.

Avant de les récolter vos oignons de conservation :

Conservez vos oignons blancs au frigo et dégustez-les sans plus attendre. En revanche une fois bien secs, vous pouvez conserver vos oignons de conservation dans votre cuisine sans les entasser les uns sur les autres, ce qui pourrait favoriser leur pourriture. Bien entreposés, vous pouvez les conserver jusqu’à un an (en fonction de la variété). De quoi tenir jusqu’à la prochaine récolte !

Côté cuisine et santé

La recette !

L’oignon, c’est un des premiers légumes que nous cuisinons, tout fier que nous sommes de nous préparer notre première omelette à l’oignon dans notre chambre d’étudiant.

Aussi bien cru, pour relever les salades que cuit, pour une saveur douce mais marquée, l’oignon est un indispensable de nos cuisines !

Poêlée sucrée salée :

La santé

L’oignon contient des composés soufrés qui sont responsables de sa saveur et de son odeur et qui aident le foie à mieux détoxifier votre organisme et le protègent des cancers digestifs !

L’oignon contient beaucoup de sélénium, un oligo-élément rare qui favorise les défenses immunitaires et qui reste essentiel dans la lutte contre le vieillissement cellulaire.

Il a une action bénéfique sur la peau, les cheveux et les ongles grâce à toutes ses vitamines : vitamine C, des vitamines du groupe B, vitamines E et des provitamines A.

Alors ? Qu’attendez-vous pour cultiver l’oignon dans votre jardin ?