Tout savoir sur le romarin !

Qu’est-ce qui fleurit en janvier qui est jaune et qui court partout ? Le romarin dans un ascenseur avec un poussin sous adrénaline ! Si je vous parle du romarin ce n’est pas à cause de son compère le poussin mais c’est bien parce que c’est une des premières plantes à fleurir en cette période de l’année. Alors plantez du romarin ! En plus d’être d’une facilité déconcertante de culture, il possède de nombreuses vertus pour notre santé !

Fiche de culture du romarin

  • Nom latin : Rosmarinus officinalis
  • Famille botanique : Lamiacée
  • Origine : régions méditerranéennes
  • Parties utilisées : feuilles et fleurs
  • Période de plantation : mars à juin et septembre-octobre
  • Période de floraison : janvier-
  • Période de récolte : toute l’année
  • Rusticité : -10°C voire -20°C si la terre est sèche
  • Sol : léger, pauvre, calcaire, acide, bien drainé
  • Arrosage : peu voire pas du tout
  • Maladies : Chrysomèle du romarin

Anatomie du romarin

C’est un petit arbrisseau qui possède des feuilles de couleur vert foncé, très fines et très aromatiques. Dès qu’on le plante chez soi on pense tout de suite aux paysages de garrigues, au soleil et à la chaleur : de vraies vacances en Provence !

  • Comment le planter ? Vous pouvez planter vos romarins un peu toute l’année, ce n’est pas un difficile mais le printemps et l’automne sont tout de même des saisons à privilégier. Ne rajoutez pas de compost à la terre de plantation, notre romarin se contente de peu et même : il se plaît dans les terres plutôt pauvres, c’est un spartiate qui se contente de peu. Une fois que vous l’avez installé dans son beau trou, tassez et arrosez pour enlever les éventuelles poches d’air. Gravez ce précieux moment dans votre mémoire car ce sera la seule fois de votre vie où vous aurez besoin de l’arroser.
  • Comment le semer ? Si vous choisissez de semer vos propres graines de romarin agissez d’avril à juin en les semant dans une terrine, à la volée. Arrosez modérément et veillez à garder le terreau légèrement humide jusqu’à la levée. Une fois que les graines ont germé, laissez le terreau bien sécher entre chaque arrosage. Repiquez en godets à l’automne, un plant par godet.

Pourquoi le romarin s’appelle-t-il romarin ?

On se doute que sa culture existe depuis l’Antiquité enfin du moins depuis que les poussins sous stéroïde existent ! Blague à part (mais c’est très sérieux cette histoire de poussin !), les romains l’utilisaient déjà pour sa puissance aromatique et fabriquaient des couronnes avec (avant la fameuse couronne de laurier, ha c’était mieux avant). Plus tard, notre romarin deviendra plus religieux et accompagnera les cérémonies, on en brûlera même pour assainir l’air des habitations lors des épidémies.

C’est bien joli tout ça, mais ça ne nous dit pas vraiment pourquoi « romarin » ? En latin Rosmarinus veut dire littéralement Rose de Marie et c’est de cette petite anecdote que lui vient son nom, alors lisez attentivement ! Le romarin devient la plante préférée de la Vierge Marie qui le trouvât fort pratique pour étendre ses beaux vêtements bleus qui déteignirent sur les fleurs initialement blanches de l’arbuste ! Les teintures de l’époque, ça ne tenait pas comme aujourd’hui… Quoi qu’il en soit, les fleurs du romarin deviennent bleues et gagnent dans le même temps de la prestance. La plante de Marie devient alors un symbole de fidélité (ha Sainte Vierge Marie…) et de purification.

Conseils de culture

Notre romarin est un dur à cuire qui aime et se plaît dans tous les types de sols pourvu qu’ils soient plutôt pauvres et surtout qu’ils ne retiennent pas l’humidité ! Plantez-le dans un sol rempli de cailloux en plein cagnard et il vous dira merci (pas le poussin, hélas qui trouvera bon de se détendre sous lui, blindé de Xanax).

Un sol riche ne fera pas mourir votre romarin, en revanche il aura moins d’arômes ce qui est fort dommage ! Si vous l’arrosez trop c’est pareil, il perdra en goût et en plus vous le rendrez plus sensible au froid !

Entretien

Si pour vous le jardin rime avec « j’y vais une fois tous les 36 du mois », le romarin est fait pour vous car il ne demande aucun entretien ! Arrosez faiblement s’il est en pot, lorsque la terre est bien sèche. S’il est en pleine terre, il ne nécessitera pas d’arrosage.

Si vous faites partie de la team, « je vais souvent au jardin et je fais mon max pour que mes plantes se sentent bien » vous pouvez, en plus des petits conseils d’arrosage couper les branches mortes pour stimuler les nouvelles pousses.

Les maladies

C’est un robuste, toutefois il redoute la chrysomèle américaine (qu’on appelle désormais la chrysomèle du romarin), de son petit nom Chrysolina americana. Il s’agit d’un petit coléoptère qui s’attaque aux plantes aromatiques en s’en nourrissant, tout simplement. Notre poussin est malheureusement trop petit pour les atteindre et surtout trop défoncé pour s’en préoccuper. Donc si vous constatez que nombre de vos feuilles sont broutées et que vous craignez pour l’avenir de votre romarin, ramassez les individus à la main, surtout avant la fin de l’été (avant la période de reproduction) sinon vous vous retrouverez avec une nouvelle génération l’année prochaine.

Avant d’intervenir toutefois, surveillez. Les mésanges à longues queues en sont friandes et les guêpes à pattes longues sont les prédateurs naturels de notre chrysomèle. Ces petits coléoptères sont un peu comme les doryphores sur nos pommes de terre : ils ne font que se nourrir mais plus leur population est importante, plus ils deviennent embêtants.

Les variétés

Si vous êtes comme moi vous vous dites que non, il y a un romarin et c’est tout ! Pourtant ce n’est pas tout à fait vrai et il y a différentes variétés qui font varier le port ou les couleurs de fleurs (il semblerait que Marie n’ait pas toujours posé son vêtement bleu dessus).

  • On a le classique Rosmarinus officinalis: notre romarin à port arbustif et à fleurs bleues.
  • Le romarin Corse « Corsican blue » : un port assez ras du sol, décoratif et très florifère, les fleurs sont bleu violacé.
  • « Toscan bleu » : il a des belles fleurs bleues et non violettes, ses feuilles sont plus grandes que celles de la plupart des romarins et surtout il s’élève à 1.50 mètres de hauteur.
  • « Marjoca Pink » : un romarin à fleurs roses ! il fera un mètre de hauteur pour un mètre de largeur.
  • « Albiflorus » : un romarin à fleur blanche (bah oui ça nous manquait), son port est dressé et il mesure environ 1.50 mètres de hauteur.
Romarin à fleurs blanches !

Quand récolter ?

Vous pouvez récolter le romarin toute l’année au fur et à mesure de vos besoins (c’est d’un pratique) ! Optez pour les jeunes rameaux avant la floraison, ils seront beaucoup plus parfumés.

Vous pouvez choisir de les utiliser une fois récoltés ou vous pouvez en faire sécher en conservant les tiges avec leurs feuilles dans une boîte hermétique. Pour la conservation, ne broyez pas les feuilles et gardez-les avec leurs branches sinon vous perdez une partie des vertus aromatiques du romarin.

Côté cuisine et santé

La recette

Si vous vous voulez en faire la star de votre plat, inutile de lui brouter les feuilles comme les chrysomèles puisque son parfum est tellement puissant que quelques branches suffisent à rehausser un plat ou même à nous transporter en Provence, là où chantent les cigales et où les pulls n’existent pas.

La santé

Utilisé en infusion, le romarin combat le stress – et la fatigue qui l’accompagne – soulage les troubles digestifs et lutte aussi contre les affections respiratoires. Le camphre contenu dans le romarin aide pour tous les problèmes musculaires et osseux (crampes, arthrite, arthrose…). En résumé : si vous êtes barbouillés prenez du romarin. Si vous vous sentez enrhumés, prenez du romarin !

Maintenant que vous savez tout sur le romarin, pensez à en garnir vos potagers parce que c’est une des premières plantes à fleurir et donc à produire du nectar pour nos abeilles qui sont bien en peine en hiver ! Il est joli, il sent bon, il ne demande pas d’entretien, alors foncez !

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