Nos amis les parasites

Non, je ne suis pas dans une phase bisounours (où tout le monde serait beau et gentil) mais il faut reconnaître à certains parasites qu’ils sont bien utiles au jardin. Et puisque l’hiver est la saison pour se reposer devant la cheminée, profitons-en pour en apprendre plus sur les petits maux du jardin (déjà initié dans l’article « Sus aux maladies automnales ! »). Ce sera l’occasion de reconnaître ces maladies le moment venu afin de pouvoir endiguer une attaque (de chenilles par exemple : Des p’tits trous, des p’tits trous, encore des p’tits trous !) ou pour en prévenir une (de champignons comme l’oïdium). Continuons donc sur notre belle lancée.

 

Les parasites qu’est-ce que c’est ?

Bon, commençons par le commencement, qu’est-ce que c’est qu’un parasite ? Mettons-nous à l’échelle humaine (nous qui sommes tellement anthropocentrés) et réfléchissons. Vous avez sans doute dans votre entourage une personne que vous considérez comme un parasite pour vous-même ou pour un de vos amis. Forcément, se faire entendre dire qu’on est « un parasite » n’a pas forcément une connotation des plus positives. Et pour cause : il s’agit d’une personne qui vit à vos dépens, pour son propre profit, sans rien vous apporter de positif en retour. « Oh mais Henry, ce que vous me dépeignez là est le profil même du goujat ! ».

Certes. Maintenant ce type de rapport n’est pas fréquent que chez nous. Citons pour exemple la tique qui se gorge de sang. Elle parasite donc un hôte pour se nourrir, sans rien lui apporter de positif en retour (on peut même contracter des maladies, merci la tique !).

Ce qui est intéressant avec les parasites c’est que la science s’est rendu compte qu’ils modifient le comportement de leur hôte afin de poursuivre leur cycle de vie. Prenons l’exemple de la toxoplasmose du chat qui est transmise par le parasite Toxoplasma gondii. Mais la première phase de développement de ce parasite se passe sur un rat. Le comportement du rongeur est alors modifié en inhibant sa peur du chat. Il aura beaucoup plus de chance d’être mangé et le parasite pourra poursuivre son cycle de vie tranquille chez le chat.

rat et chat

Il y a beaucoup de parasites connus du grand public comme la gale, le ver solitaire (ou Tænia) et les parasites dus à des champignons (comme la teigne par exemple). Mais qu’en est-il des parasites utiles au jardin ?

 

Contre les chenilles et les limaces

Oui, ça ressemble à de l’acharnement mais les limaces quelle plaie (et puis c’est répugnant). Les chenilles, quelle engeance ! Quand on pense qu’un papillon peut pondre jusqu’à 1 000 œufs en une nuit, je me demande combien de chenilles j’ai enlevées à la main cet été (je préfère ne pas y penser). Mais en jardinage biologique, il faut le temps que l’écosystème se stabilise et que les prédateurs de certaines espèces sachent que votre balcon est un lieu où il fait bon vivre. Ainsi, les auxiliaires finiront par s’installer chez vous et stabiliseront les trouble-fêtes, mais en attendant leur secours c’est à vous de gérer les populations.

Le premier parasite des limaces est un nématode (un ver) le Phasmarhabditis hermaphrodita. « Oh écoutez Henry, je trouve vos histoires de petites bêtes fascinantes mais là j’ai le cœur au bord des lèvres mon ami ! ». Il parasite la limace, qui finit par en mourir mais avant, le parasite induit son comportement pour que la limace s’enfouisse dans la terre afin que le nématode ne soit pas exposé au prédateur ! Une affaire rondement menée !

Concernant les chenilles, (je n’ai pas du tout la rancune tenace !), c’est une guêpe, Cotesia glomerata qui pond ses œufs dans les chenilles (de piérides notamment). Les larves se développent, les aliens mangent leur hôte. Sympa non ? « Je tourne de l’œil mon ami… »

cotesia glomerata
La guêpe Cotesia glomerata à la recherche d’une chenille à aliéner !

 

Parasites des plantes

Nos chères plantes ne sont bien sûr pas épargnées. Je vous avais déjà parlé des champignons qui parasitent nos plantes. Apprenez aussi que ce sont souvent des espèces de guêpes qui sont à l’origine de parasitisme. Vous avez déjà entendu parler de gale n’est-ce pas ? Celle qui gratte, qui vous fait penser à une maladie sortie tout droit du Moyen Âge ?… Ici, je vous parle de galle sur une plante : la responsable est souvent une larve de guêpe qui conduit la plante à créer une excroissance foliacée (une feuille transformée) pour se protéger et se nourrir (ben tiens ! Le gîte et le couvert, typique du parasite ça !). Si elles ne sont pas trop nombreuses et que votre plante est assez grande, quelques gales ne sont pas inquiétantes. Et puis, ce pourrait être l’occasion pour qu’une autre guêpe transperce la galle et ponde directement son œuf dans la larve du parasite. Un parasite de parasite : je ne vous avais pas dit que la nature est bien faite ?

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Galle sur une feuille

J’espère que cet article ne vous a pas trop retourné l’estomac et qu’il vous a permis de découvrir un pan caché de la vie sauvage ! Si vous voulez en apprendre davantage je vous invite à lire Moi, parasite de Pierre Kerner. À l’heure qu’il est, nous essayons encore de ranimer la femme d’Henry… !

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Galle ravissante et impressionnante sur un rosier
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