Voilà un nom particulièrement cocasse, qu’on a rarement l’habitude d’utiliser dans une conversation. Mais qu’est-ce que c’est au juste ? Allons, allons, c’est de saison : vous les voyez ces petits points blancs sur vos courgettes ? Mais si, un petit effort ! Si vous n’y prenez pas garde, vos précieuses grandes feuilles finissent par se recouvrir d’un joli feutrage blanc ? Ça y est, vous y êtes !
Eh bien sachez que cette « maladie du blanc » n’est pas anodine car il s’agit d’un champignon qui vient déranger vos cultures d’été !… Mais pas seulement : toutes les plantes du règne végétal sont concernées ! Faisons donc plus ample connaissance.
L’oïdium ou maladie du blanc, qu’est-ce que c’est ?
Si je vous dis champignon, je sais vous voyez ça.

Mais les champignons ça peut aussi être ça :

L’oïdium est une maladie cryptogamique (due à un champignon) qui se manifeste principalement en été mais qui peut être présente toute l’année. Dès qu’il fait chaud et avec une forte humidité dans l’air, méfiez-vous : ce sont les conditions idéales pour que ce champignon prolifère. Contrairement aux autres champignons pathogènes pour vos cultures (comme le mildiou), il n’a pas envie d’être mouillé, aussi il arrive lorsqu’il ne pleut plus mais que l’humidité de l’air est conséquente (hmmm au doigt mouillé je dirais… que le taux d’humidité se situe entre 70 et 80 % !).
On appelle l’oïdium « la maladie du blanc » – parce que c’est plus facile à prononcer – ou le meunier – parce que le « meunier tu dors » de la comptine était en fait un zombie et s’est réveillé pour balancer de la « farine » sur vos cultures – à cause de ce feutrage blanc, d’abord superficiel (vos feuilles vert sapin sont parsemées de taches blanches, ce qui peut ne pas être inesthétique) puis complétement étendu (vos feuilles ne sont plus vertes du tout mais deviennent franchement blanches !).

Conséquence ? La feuille va se trouver privée de la capacité de faire correctement sa photosynthèse (« Mais laissez-moi travailler bordel ! ») à cause de la multiplication des spores et du mycélium. Elle finira par jaunir puis mourir (« Ha ouais, vous me mettez au placard ? C’est bon, je me casse ! »).

Mieux vaut prévenir que guérir
Pour éviter d’en arriver à ce génocide de feuilles, vous l’avez souvent entendu bien sûr, vous pouvez empêcher ou limiter ses attaques en :
- pulvérisant du purin à la plantation de vos plantes à raison de 3 arrosages par mois. Utilisez du purin d’orties, de prêles et/ou de consoudes, dilué 10 fois et arrosez au pied jusqu’à l’apparition des boutons floraux.
- L’ortie stimule les défenses naturelles des plantes (vous voyez, vous vous faites piquer par une ortie, vous vous sentez stimulés, voire ravigotés !).
- La prêle contient de la silice (un des constituants majeurs des tissus végétaux) : les plantes arrosées au purin de prêle seront plus résistante et pourront se défendre seules contre l’oïdium.
- Utilisée en complément, la consoude possède des allantoïnes (késako ? il s’agit d’un des constituants de la consoude) qui accélèrent le développement des cellules de la plante : elle créera des tissus plus épais.
- Vous pouvez marier ces trois purins ensemble en les diluant à 5 % chacun. Soit vous arrosez vos plantes avec, soit vous les pulvérisez.
- arrosant votre sol avec du purin de prêle toute l’année à raison d’une fois tous les deux mois.
- assurant un espacement suffisant entre les plantes. Pourquoi ? Pour permettre à l’air de bien circuler et limiter le niveau d’humidité.

- en dégageant le centre des plants et en éliminant les adventices qui poussent spontanément autour de vos plants. Pourquoi ? Parce que les adventices sont aussi des plantes et que leurs feuilles gardent l’humidité. Il s’agit en fait de toujours faire circuler l’air, le qi du jardin (je le savais, tout est une question d’énergétique).
- en arrosant uniquement le pied des plants (je sais, les gouttes sur les feuilles c’est joli, mais la plupart des plantes n’aiment pas).
- en supprimant rapidement les parties atteintes sans les laisser au sol. Pourquoi ? pour éviter la propagation à la totalité de votre jardin.
Les traitements
Malgré tous vos efforts et vos précautions, la bête est là. Pas le choix : il faut traiter. Heureusement, il existe des produits que vous pouvez faire vous-mêmes.
À base de lait

Tiens, il vous reste un fond de lait UHT dans votre frigo ? Bingo ! Comme vous le savez la lumière solaire sur le lait provoque la création de radicaux peroxydes très toxiques pour l’oïdium (quoi ? J’étais la seule à faire ce genre d’exercice avec mon bol de Crunch rempli de lait avant de partir au collège ?).
- Diluez à 10 % dans un 1 litre d’eau de pluie. Pulvérisez ce traitement sur et sous les feuilles par temps sec, sans vent et sans pluie. Évitez le plein soleil. Renouvelez tous les 15 jours.
Petit plus : le fer contenu dans le petit-lait, renforce les défenses immunitaires de la plante (parce que : « Les produits laitiers sont nos amis pour la vie »).
À base de bicarbonate de soude

Le pH basique du bicarbonate va venir changer le pH sur la plante et empêcher l’oïdium de germer (houuuu c’est machiavélique !).Respectez scrupuleusement les doses si vous faites un traitement à base de bicarbonate de soude.
- 1 cuillerée à café de bicarbonate pour un litre d’eau et ajoutez trois cuillerées à café d’huile d’olive (ou de savon de Marseille liquide ou tout autre huile ou bien du lait : ils sont là pour que le bicarbonate accroche aux plantes). Pulvérisez une fois par semaine sur les parties atteintes de la plante. Évitez le plein soleil, le traitement grillerait les feuilles.
Et enfin, n’oubliez pas d’enlever toutes les parties atteintes de la plantes.
Vous voilà parés pour faire face à un des principaux champignons du jardin !
Envie d’en savoir plus sur les maladies qui peuvent toucher vos plantes ? C’est par ici :

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